Cuir : une question de circularité et de revalorisation des ressources Le - Cuir - Première Vision Paris - Denim Première Vision - Première Vision New York
Co-produit revalorisé issu de l’industrie agro-alimentaire, le cuir s’inscrit intrinsèquement dans une démarche d’économie circulaire. Toutes les innovations qui lui sont liées ont pour but d’affirmer cette circularité, qui peut comprendre plusieurs axes. Le premier relève de l’anticipation et de la gestion de la fin de vie de la matière, avec des développements potentiellement biodégradables. Le second relève de la mise en œuvre de démarches de recyclage et de revalorisation des chutes de production.
Quels modes de tannage pour une biodégradabilité améliorée ?
Le tannage permet de rendre le cuir imputrescible. De nouveaux modes de tannage, notamment les nouveaux tannages synthétiques metal-free, réalisés avec des polymères issus de la biomasse, peuvent favoriser une biodégradabilité accélérée des cuirs.
Dans une perspective d’éco-conception, il est recommandé de s’assurer de caractéristiques de biodégradabilité accélérée de la matière, et non d’induire le consommateur en erreur en laissant supposer que le produit fini est biodégradable.
Aussi les mentions « biodégradable », ou autres formules approchantes sont-elles interdites en France par la loi AGEC, que ce soit sur un produit ou sur son emballage. En outre, les certifications conformes à l’ISO 20136 viennent attester de la biodégradabilité.
Il existe 3 facteurs d’attention :
– Le milieu : sol / eau de mer / eau douce, taux d’oxygène, pH, température, humidité et micro-organismes activant le procédé.
– La structure et les propriétés du cuir : matière première, construction et différents traitements.
– Le degré de décomposition et le temps nécessaire :désintégration d’au moins 90 % après 6 mois.
De manière générale, pour la saison Automne-Hiver 25-26, les tanneurs accordent une attention particulière au cycle de vie complet de la matière et développent de nouvelles solutions pour revaloriser leurs chutes de cuir.
Les options de revalorisation des chutes de cuir finis ou semi-finis incluent également la création de nouveaux matériaux. Les cuirs recyclés ou régénérés existent depuis longtemps sur le marché, mais leur apparence et leur composition ont beaucoup évolué. Aujourd’hui, les liants et finissages d’origine pétrochimique sont progressivement remplacés par des alternatives végétales ou biosourcées.
Focus sur quelques innovations
Gruppo Mastrotto (IT)
Gruppo Mastrotto est spécialisé dans les cuirs de bovins à destination de la chaussure, de la maroquinerie, de l’ameublement ou de l’automobile.
Une gamme innovante de cuirs certifiés biodégradables sans incidence dans l’environnement a été développée. Il s’agit de cuirs de vachette, de tannage metal-free formulé avec des biopolymères. Ces articles sont conformes à la norme de biodégradabilité ISO 20136.
Raynaud Jeune (FR)
Installée dans le Tarn, la tannerie Raynaud est spécialiste depuis 40 ans du tannage végétal sur tout support ovin. 95 % des déchets sont revalorisés : soit ils sont recyclés en cuir régénéré, soit ils sont réutilisés comme compost.
Ictyos (FR)
Ictyos est la plus jeune des tanneries françaises. Basée dans la métropole lyonnaise depuis 2018, l’entreprise travaille exclusivement les cuirs marins (saumon, esturgeon, truite). Ictyos revalorise les résidus d’écailles de poisson et autres biodéchets en compost et fertilisant.
Eredi Mezzabota (IT)
L’entreprise développe une matière constituée à 50 % de chutes de cuir provenant de la production de chaussures, et à 20 % de polyester recyclé. Le finissage est en polyuréthane biosourcé, formulé à partir de marc de noyaux d’olives.