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Les fibres naturelles animales

Les fibres naturelles animales, constituées principalement de kératine, existent sous deux formes : les fibres continues (filaments) et les fibres discontinues.  

Les fibres animales discontinues sont des poils d’animaux, communément appelés laine. Quatre espèces principales fournissent de la laine adaptée à un usage textile : 

  • Les ovins : différentes races de moutons. Ils produisent la majorité des laines commercialisées. 
  • Les caprins : différentes races de chèvres. Selon leurs spécificités, on obtiendra du mohair, du cachemire, ou encore de l’angora. (L’angora peut aussi désigner le poil de lapin. Son élevage se raréfie néanmoins suite à des scandales liés au bien-être animal). 
  • Les bovins : yack 
  • Les camélidés : chameau, lama, alpaga, guanaco, vigogne 

Quant aux fibres continues ; le seul filament d’origine naturelle est la soie.  
Ce filament constitue le cocon de certains papillons (principalement le Bombyx du mûrier).  


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Laine

Origine

La laine est une forme particulière de poils de mammifères. Constituée essentiellement de kératine, elle protège les ovidés des intempéries. 
La toison représente l’ensemble des poils exploitables d’un animal. Traditionnellement, on désigne par “laine” la toison du mouton. Cependant, on appelle également « laine » les toisons d’autres animaux, comme la laine mohair (chèvre angora) ou la laine cachemire (chèvre cachemire).  
Cet article se concentre sur les laines de moutons, qui constituent la majorité de la production mondiale. 

Natural Fibers wool sheep

Le mouton serait une des premières espèces à avoir été domestiquée. L’homme travaillerait donc la laine depuis environ 10.000 ans. Jusqu’à la fin du 18e siècle, la production lainière était localisée dans les régions Européennes et Méditerranéennes. Elle s’est par la suite étendue à l’Hémisphère Sud, notamment au Cap, en Australie, en Nouvelle Zélande, et à la Plata, qui sont progressivement devenus les principaux producteurs mondiaux.
La race de moutons mérinos, qui produit la laine du même nom, a été développée artificiellement par l’homme (par des sélections et des croisements) afin d’obtenir la laine la plus qualitative. La laine mérinos cumule en effet des qualités de douceur, de finesse, de régularité, d’élasticité, de frisure et de blancheur. Les premiers moutons mérinos sont introduits en Australie en 1797. La production de laine australienne – aujourd’hui le premier exportateur mondial – est composée à 70% de laine mérinos. 

Production et Transformation

L’élevage intensif des moutons se pratique essentiellement dans les pays de l’Hémisphère sud. Un troupeau peut compter entre 15.000 à 20.000 têtes, il est majoritairement constitué de femelles et de mâles castrés. La reproduction est assurée par des béliers sélectionnés pour la qualité de leurs laines.  
Un mouton est tondu une fois par an, au printemps, et fournit une toison pesant entre 3 et 6kg. Le climat influence grandement la qualité de la laine. En zone sèche, elle sera plus souvent plus fine mais fragile (ou « tender ») et en zone humide, plus épaisse et résistante (« sound »).  

La toison est constituée de deux types de poils : les jarres (poils grossiers de surface) et le duvet (fins, courts et ondulés). Ce sont ces derniers qui sont utilisés en tant que fibre textile. Après la tonte, l’ensemble de la toison est toujours enduit de suint : un mélange de sueur, de suintine (substance graisseuse protectrice) et d’impuretés diverses (souillures, végétaux…).  
Une fois triée et débarrassée de son suint, la laine est livrée par balles (190kg en Australie) à des courtiers (ou « brokers »), qui vont opérer un premier classement. L’objectif est de constituer des lots homogènes à partir de lots provenant de nombreux élevages. Des tests complémentaires en laboratoire permettront de fournir un certificat. Muni de ce dernier et d’un échantillon représentatif, l’acheteur pourra juger de la qualité de sa balle de laine (le visuel, le toucher, la longueur de fibre et sa « ténacité » : tender ou sound). 

Classement et Caractéristiques

On distingue deux catégories de laines de mouton : la laine fibre courte (ou laine de carde) et la laine fibre longue (ou laine de peigne, destinée à être traitée par le peignage en vue d’une filature fibres longues).  
Elle peut être divisée en cinq groupes principaux en fonction du micron :

Laine extrafine (inférieure à 18,5 microns) : Vêtements proches de la peau, tels que des châles, écharpes, bonnets, vêtements pour bébés, gants, sous-vêtements.

Laine fine (de 18,5 à 20,5 microns) : Vêtements de qualité, tissus et fils à tricoter, doux au toucher.

Laines medium (20.6 à 22.5 microns) et large (22,6 à à 25 microns) : Variété de tissus d’habillement tissés, de fils à tricoter et d’articles d’ameublement, tels que des pulls épais, des chaussettes, des couvertures, des tapis et des feutres industriels.Laine épaisse (de 26 à 32 microns) : Tapis, tissus d’ameublement. 

Laine grossière (de 32 à 48 microns) : Tapis.

Les fibres les plus fines (les plus qualitatives) sont destinées à l’habillement, les moyennes au linge de maison et les plus épaisses au tapis. 
Au-delà de la catégorie de laine (de carde ou de peigne) et de l’élevage (la race du mouton), les fibres sont classées par style (la partie du corps dont elles proviennent, comme la toison ou le ventre) et par couleur (la blancheur étant traditionnellement favorisée). 

Propriétés

La finesse et la longueur des fibres dépendent de l’espèce. En effet, les propriétés thermorégulatrices des différentes laines sont adaptées aux besoins de ces espèces à s’adapter à leur climat (altitude, température…). Elles dépendent aussi de la zone du corps sur laquelle elles ont poussé. 

Avantages à l’usage

La laine est la seule fibre naturellement frisée, ce qui lui confère une élasticité constante et une capacité unique au défroissage. Cela permet aussi à la fibre d’avoir une mémoire de forme sous les actions de la chaleur, de la vapeur, du pressage ou du feutrage. 
C’est une fibre extrêmement versatile qui selon les modes de filature, de tissage, de tricotage et de finissage peut prendre des aspects extrêmement variés : fine et fluide, moelleuse, lustrée (après calandrage), duveteuse (après brossage)… 
Elle est hydrophile (elle peut retenir 33% de son poids en vapeur d’eau), isolante et thermorégulatrice. Un autre avantage de la laine est son entretien : elle nécessite moins de lavages que les autres fibres. Les odeurs (transpirations ou autres) s’évacuent simplement en aérant le vêtement. 
Elle est également antistatique, résistante aux bruits et aux vibrations, et difficilement inflammable. Ses fibres longues en font une fibre facile à recycler, et elle est naturellement biodégradable.  

Inconvénients à l’usage  

La structure en écailles de la fibre de laine la rend susceptible au feutrage. Le feutrage est obtenu en associant quatre facteurs : l’eau, la chaleur, le savon et un mouvement mécanique. Non maitrisé cependant, le feutrage peut devenir un inconvénient majeur lors de l’entretien des produits finis. Si elle est exposée à beaucoup de lumière du soleil, la laine se décolore et peut s’affaiblir. Lorsqu’elle est mouillée, sa résistance diminue et elle est sujette aux rétrécissements. Les laines rustiques peuvent aussi être irritante pour la peau.  

Voici un aperçu des propriétés des autres poils d’animaux : 

  • Cachemire (chèvre cachemire) : fibre souple, particulièrement douce et légère, présentant d’excellentes propriétés thermorégulatrices 
  • Mohair (chèvre angora) : fibre très douce, brillante, légère, moelleuse et gonflante
  • Yack : fibre très douce, résistante, légère et thermorégulatrice 
  • Dromadaire (domestiqué) : fibre fine et soyeuse. Antistatique, elle repousse la poussière, et constitue un très bon isolant thermique
  • Chameau : Fibre douce et souple qui possède d’excellentes propriétés thermiques
  • Lama (domestiqué) : fibre particulièrement douce et chaude (plus chaude que l’alpaga) 
  • Alpaga (domestiqué) : fibre particulièrement chaude et douce (plus douce que le lama) 
  • Guanaco (ancêtre sauvage du lama) : fibre plus fine que celle du lama 
  • Vigogne (ancêtre sauvage de l’alpaga) : fibre luxueuse, d’une qualité supérieure à celle de l’alpaga

Impacts de la production

La production de laine conventionnelle peut être, dans certains cas, critiquée pour son non-respect du bien-être animal, notamment à travers la pratique du museling. Aujourd’hui interdite dans plusieurs pays, cette pratique a pour but de prévenir le développement de parasites qui nuisent à la santé et à la production de laine de l’animal. Des labels “museling free” garantissent que la laine ne provient pas de troupeaux ayant subi cette opération.  


À lire aussi : Quels sont les piliers du bien-être animal ?


Soie

Origine

Natural animal fibers silk moth

La soie est un filament produit (ou « bavé ») par les chenilles de papillons pour former leurs cocons.  
Deux types principaux de papillons produisent de la soie utilisable en filature industrielle. Le ver du Bombyx du mûrier (ou Bombyx mori), qui produit le filament de soie majoritairement utilisé dans l’industrie textile, et le papillon Antheraea pernyi, dont les chenilles produisent la soie sauvage tussah.

Les plus anciens fragments de soies ont été estimés à 2570 av. J.-C. Synonyme de luxe depuis toujours, sa production fut pendant des siècles exclusivement Chinoise. Elle s’exporte ensuite aux autres pays d’Asie, puis, à partir du IIe siècle av. J.-C., les marchands perses emprunteront la « route de la soie », pour la diffuser largement en Europe.  

La production Européenne s’industrialise au 19e siècle, faisant de Lyon une plaque tournante du commerce de la soie. L’industrie européenne de la soie a cependant connu une grande décroissance, due à plusieurs facteurs : les épidémies de vers à soie, les pénuries, les productions asiatiques de plus en plus performantes, et l’arrivée des fibres artificielles.  
Aujourd’hui, la production de soie représente une part infime de la production globale de fibres textiles. Néanmoins, son statut unique fait de cette fibre d’exception un marché de plusieurs milliards de USD.  
La Chine est toujours le premier producteur mondial, représentant à elle seul plus de 60% du marché, suivie par l’Inde.

Production et Transformation

La production de la soie commence par l’élevage du ver à soie, ou sériciculture. Cette pratique ancestrale et exigeante est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.  
La sériciculture regroupe l’ensemble des opérations : la culture du mûrier (environnement et nourriture du papillon Bombyx mori), l’élevage du ver à soie pour l’obtention du cocon, le dévidage du cocon et la filature de la soie.  
L’élevage du ver à soie dure en moyenne 32 jours, durant lesquels les vers vont grandir et grossir, traversant 5 « âges », et se nourrissant de grandes quantités de feuilles de mûrier. Des conditions spécifiques sont indispensables à la bonne santé des vers : des critères de température, d’humidité, de lumière, d’hygiène préviennent l’apparition des nombreuses maladies qui peuvent affecter l’élevage. Arrivée au 5e âge, la chenille monte dans les branchages pour constituer son cocon et se transformer en chrysalide
Huit à dix jours après la fabrication des cocons, on procède au décoconnage. Les cocons sont enlevés de leur support et triés. On enlève ensuite la « bourre » ou « blaze » qui sert à la fixation du cocon. Vient ensuite l’étouffage, étape durant laquelle les cocons sont placés dans des étuves de 70°C à 80°C, ce qui tue la chrysalide sans abimer le cocon.  
Ils sont ensuite placés dans de l’eau bouillante pour être « dévidés ». On remue constamment les cocons pour trouver l’extrémité du fil, appelée bave. Ces premiers fils de dévidage, très fin, vont être réunis à plusieurs (environ 10). En refroidissant, les fils vont se souder entre eux grâce au grès (le « vernis » soluble qui les enveloppe). Les fils ainsi obtenus sont appelés « soie grège ».  
Vient ensuite le moulinage, étape qui consiste à assembler plusieurs fils de soie grège et à les tordre ensemble. La torsion pratiquée pourra engendrer la création de différents types de fils (ex : crêpe de soie, organsin, grenadine).

Classement et Caractéristiques

La soie se divise en plusieurs qualités :

La soie grège est le fil brut obtenu directement après le dévidage du cocon. Ce fil continu, fin et brillant, est la matière première pour les tissus de haute qualité.

La soie sauvage (ou shantung), issue de papillons non domestiqués comme les tussahs, produit des fils plus épais et irréguliers. 

La soie chappe est fabriquée à partir des restes de fibres après le dévidage, comme la bourre, et utilisée pour des tissus moins lisses.

La bourrette de soie est constituée de fibres très courtes avec des nœuds, donnant un aspect texturé aux tissus.

Le titre de la soie, exprimé en deniers (ex. : 9/11, 16/18), correspond au poids en grammes de 9 000 mètres de fil. Une soie 9/11 indique un fil fin pesant entre 9 et 11 grammes pour cette longueur.  

Propriétés

Avantages à l’usage

La soie est réputée pour sa douceur, sa finesse et sa brillance. C’est aussi l’une des fibres les plus résistantes. 
Selon le type de filature, elle peut présenter une bonne élasticité et être facilement défroissable. Sa capacité d’absorption permet l’obtention de couleurs vives. La soie est aussi une bonne régulatrice d’humidité, et elle élimine naturellement la poussière et la saleté.  

Inconvénients à l’usage

La soie est une mauvaise conductrice de chaleur et peut avoir tendance à collecter l’électricité statique. Elle a tendance à rétrécir, et est sensible à la lumière du soleil et à la sueur.

Impacts de la production

Bien qu’étant un matériau naturel et biodégradable, la culture de la soie n’est pas sans impact. La sériciculture intensive implique l’usage de produits chimiques, de pesticides et d’engrais, ainsi que des conditions de travail ne respectant pas toujours les normes internationales. En outre, la question de la bientraitance animale peut être soulevée lors de certains procédés de dévidage de cocons. 

Sources:  

The textile manual, Fashionary, 2020 
Le dictionnaire des textiles, Maggy Baum et Chantal Boyedieu, 2006 
http://laboitadoc.majeloc.ch/Page2/Docs/Les%20fibres%20animales.pdf 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Laine 
https://textileaddict.me/la-laine-une-fibre-naturelle-ancestrale/ 
https://iwto.org/wool-supply-chain/history-of-wool/ 
https://textileaddict.me/lhistoire-merveilleuse-de-soie-de-chine-a-lyon/ 
https://www.atlasbig.com/en-us/countries-by-silk-production 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soie 
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9riciculture 
https://www.thegoodgoods.fr/matieres/soie/ 
https://textileaddict.me/fibre-textile-le-poil-de-chevre-cahemire-et-mohair/
https://textileaddict.me/fibre-textile-le-poil-de-chameau/
https://www.geo.fr/animaux/quelles-differences-entre-le-lama-lalpaga-le-guanaco-et-la-vigogne-204268
http://textileexchange.org/ 

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