Focus style Printemps-Eté 24 : Flou artistique Le 15 mars 2023 - Printemps-Été 24 - Mode femme - Première Vision Paris

Conçue pour troubler les messages, cette tenue multiplie les jeux de superpositions et d’effets graphiques. Les tee-shirts, fluides, concilient le confort de la maille et l’élégance d’une soierie. Les tops à manches longues se portent très près du corps et affichent de grandes échancrures aux épaules pour dévoiler la peau. Les décors de ces tops relatent un univers brumeux, hésitant entre paysages aux contours incertains et courbes aléatoires. Les outils digitaux se combinent aux savoir-faire manuels et aux techniques de peintures ancestrales. Les dessins abstraits imitent des photographies numériques, comme retravaillées à l’aquarelle et se diffusent comme de vastes halos lumineux. Les teintes chaudes et froides se fondent et se confondent pour évoquer un coucher de soleil surexposé fusionnant avec la mer.

Pour compléter ces tops ultra moulants, on imagine des sweat-shirts sans manches et asymétriques qui surprennent par leur maille gonflée. Leur main suave contraste avec la finesse des couches du dessous. On joue avec dextérité sur les différents touchers et les effets de chinés pour obtenir des effets de netteté plus ou moins prononcés.

Ces hauts multicouches se portent avec des pantalons au tomber fluide et apportent encore plus de contraste à l’ensemble de la tenue.

Ces pantalons sont dessinés dans des mélanges mixtes associant des fibres naturelles et artificielles, tout en privilégiant la piste des recyclés. Ces nouvelles draperies sont assouplies et habillées de motifs flous. On hésite par exemple entre effets chinés, moulinés ou brouillés. Ces effets aboutissent parfois à des effets dip-dye ou shibori. Les rayures iconiques du tailleur se réinventent en version moins nettes, plus vibrantes.

Une approche plus vertueuse est souvent favorisée, grâce au réemploi de fibres recyclées tout en garantissant singularité à la matière.

Les gammes couleur jouent la carte de pigmentaires sombres et intenses, comme le « foncé violine » ou l’ « ombre d’orage », ce qui souligne cette impression d’étrangeté, et nous initie à un romantisme revisité.

Cette tenue s’assortit de hautes bottes slouchy façon cuissardes. Pour parvenir à cet effet, on utilise des cuirs à la souplesse inégalée. En surface, les peaux misent sur des flous chromatiques et s’ennoblissent d’irrégularités d’exception. Ces rendus tachetés, ou effet tie and dye évoquent des motifs animaliers surnaturels comme des léopards ou reptiles d’un autre monde. Les nuances d’oxydes de terre sont obtenues par des couleurs qui se fondent et se confondent. Elles rappellent des terres humides et des sols chauds, comme le « sable d’or » ou encore le « bain de boue » de la gamme couleurs Première Vision Paris.  

Les sacs se projettent sur des volumes ultra souples à porter façon neo clutch, de jour comme de nuit. Ils sont ornés d’imprimés en surface – représentant une flore abstraite, sorte de fleurs fondues et feuillages ombragés, qui s’entrelacent dans les nuages assombris. Les motifs se composent de tracés linéaires nets et réguliers dessinés sur des nuances de gris comme le colori « ombre d’orage ». Les sacs sont enrichis de boucles en résine, travaillées en transparence, qui affichent des dégradés de couleurs et des effets de diffusion chromatique, comme dilués dans de l’eau colorée. Les mousquetons misent sur la douceur des pastels, semblables à des arcs-en-ciel psychédéliques destinés à enjoliver nos quotidiens.

Pour accessoiriser ce look, les chapeaux hésitent entre chapeaux cloche élégants et bobs sporty. Ils se parent de motifs aux dessins organiques, entre abstractions végétales et animaliers fantasques.