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Lexique Textile : Les armures complexes

Les armures complexes comprennent un ou plusieurs systèmes de fils supplémentaires, soit en chaîne soit en trame, soit les deux. Elles ont pour but d’apporter de nouvelles performances, ou d’enrichir les structures et les décors.

(Lire notre article Armures Fondamentales)

Les velours 

Le velours est une étoffe à fils relevés, appelés fils poils (étymologiquement, le mot est associé à « velu »). Le premier velours viendrait de la région du Cachemire sous le nom de « duvet de cygne ». Il existe plusieurs manières de faire des velours.

Velours chaîne

L’étoffe est constituée d’une toile de fond et d’un système de fils de chaîne supplémentaires (fils poils).

  • ​ Velours double pièce

Deux nappes de tissus sont tissées simultanément à distance constante l’une de l’autre. Les chaînes de poils passent perpendiculairement de l’une à l’autre. Une lame passe ensuite entre les deux nappes et fend les poils. Ce type de fabrication est le plus répandu.

Velours trame

L’étoffe est constituée d’une toile de fond, et d’une trame supplémentaire qui forme des flottés lâches au-dessus alignés en sens chaîne. Après tissage, les flottés sont fendus en sens chaîne, puis brossés, formant un velours côtelé. Plus les flottés sont longs, plus les côtes sont larges et le poil haut. Ex : velours milleraies (1000 côtes au mètre), velours 300 raies (300 côtes au mètre) etc.

Tissu éponge

Le tissu éponge est constitué avec deux systèmes de fils de chaîne, de tensions différentes. La toile de fond est formée avec les fils tendus, les boucles sont formées avec les fils peu tendus. Le peigne n’est rabattu que toutes les trois ou quatre duites, entraînant la chaîne peu tendue, qui forme ainsi des boucles sur l’endroit et sur l’envers du tissu.

Lorsque ces boucles sont rasées, elles forment une surface veloutée : on parle alors d’éponge velours.

Velours au sabre

Le velours au sabre s’exécute en coupant les flottés de chaîne d’un satin duchesse selon un motif défini. Une fois coupés, ces flottés se redressent en touffes qui sont ensuite régularisées par brossage. Inventée en France dans les années 1830, cette technique fait partie des savoir-faire d’exception. Le travail, extrêmement minutieux et lent à exécuter, ne peut s’exécuter qu’à la main.

Nota : le velours de laine est le résultat d’un ennoblissement.

Les doubles :

Les tissus doubles (à ne pas confondre avec les doubles-faces) comprennent deux (ou plus) nappes de tissus tissées ensemble l’une au-dessus de l’autre, dont les fils du dessus et ceux du dessous s’intervertissent selon un rythme défini. Ce type de construction permet toutes sortes de réalisations.

On les trouve dans l’univers bébé sous des formes légères, moelleuses et absorbantes. Exemples : tubics, doubles gazes

Dans les kimonos d’arts martiaux, sous des formes épaisses et renforcées difficiles à empoigner. Exemple : grain de riz (sashiko), diamant (hishisashi)

Dans les vêtements réversibles, à finitions parfaitement identiques envers et endroit. Exemple : doubles séparables.

Dans la mode fantaisie, offrant des transparences moirées, des surfaces cloquées, des effets positif / négatif, des jacquards poches et bien d’autres, à la créativité toujours renouvelée.

Nota : tous les tissus doubles-faces ne sont pas forcément issus d’armures complexes. Les tissus contrecollés seront abordés dans les ennoblissements.

Le piqué :

Le piqué est une armure double dans laquelle on ajoute des fils de remplissage, épais et peu tordus, appelés « fils de fourrure ». Le mot piqué renvoie à la technique du boutis développée en Provence depuis au moins le 13ème siècle, et qui a trouvé son plein épanouissement aux 17ème et 18ème siècles avec l’arrivée des cotonnades indiennes.

L’armure piquée permet, par le tissage, d’imiter cette technique artisanale de remplissage dont l’exécution s’apparente davantage à la broderie qu’au tissage.

Par extension, on appellera « piqué » tous les tissus qui présentent en surface un relief net, ferme et précis.

  • Piqué de trame

C’est un tissu double comprenant en outre un système de fils de trame (duites de fourrure) flottants et maintenus entre les deux épaisseurs du tissu. Grâce à la mécanique jacquard, tous les motifs sont possibles (fleurs, croisillons…). Exemple : piqué marcella.

Le piqué de trame est celui qui se rapproche le plus du boutis provençal.

  • Piqué de chaîne

C’est un tissage avec deux systèmes de fils de chaîne, dont l’un est composé de fils grossiers et épais, (fils de fourrure). Ces fils sont maintenus dans le tissage et créent un relief en forme de côtes verticales. Exemple : piqué cavalier.

  • Faux piqués

En jouant sur les rythmes d’armure, le titrage ou la tension des fils on parvient à obtenir, avec des armures simples, des reliefs nets et précis que l’on range, pour cette raison dans les piqués. Exemple : nid d’abeille, piqué Bedford.

Nota : la maille piquée est un point spécial qui sera traité dans le chapitre des mailles.

Les jacquard complexes

Les jacquards complexes permettent de réaliser des tissus combinant textures, reliefs,couleurs et dessins d’une infinie variété. Ex : jacquard poche, jacquard velours, brocart…

Plus il y a de fils supplémentaires, plus le tissu final est épais et lourd. C’est le cas des jacquards multicolores, qui comportent autant de fils de trame qu’il y a de couleurs. Ces fils de trame vont d’un bord à l’autre de la laize, même s’ils n’apparaissent que sporadiquement sur l’endroit du tissu. Ainsi, plus il y a de couleurs dans un jacquard, plus il y a de fils de trame dans la structure et plus l’étoffe est épaisse. Ex : lampas.

Mais il existe des techniques pour fabriquer des jacquards complexes plus légers :

  • Lancé (lancé découpé)

La technique du lancé consiste à couper au bord des dessins les fils de trame supplémentaires qui flottent inutilement sur l’envers du tissu. Cette technique est notamment utilisée lorsque les dessins sont très espacés ou que la toile de fond est transparente.

  • Broché

Dans le jacquard broché, les trames supplémentaires sont portées par de petites navettes indépendantes les unes des autres, et qui ne font que le parcours nécessaire à l’exécution du motif (au lieu d’aller d’un bord à l’autre du tissu). Il y a autant de navettes que le dessin en exige à chaque duite. Cette technique rare et délicate permet de faire des jacquards richement décorés et colorés mais légers, avec un fini net, et sans perte de matière. Ex : jamdani

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