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Comment sont développées les matières artificielles vertueuses ?

Depuis les années 1990, les matières artificielles cellulosiques, la viscose, le Lyocell, le cupro, le modal et l’acétate, ont vu leur production doubler*. La viscose conventionnelle est la plus ancienne fibre artificielle, parfois encore qualifiée de « soie artificielle ». Si sa polyvalence d’usage est incontestable, elle a néanmoins été pointée du doigt ces dernières années pour ses différents impacts sur l’environnement, la biodiversité et la santé. Tour d’horizon des alternatives vertueuses aujourd’hui disponibles sur le marché.

Une question de traçabilité

La question de la traçabilité des matières premières est essentielle : il est important de veiller à ce que le bois provienne de forêts éco-gérées. Longtemps, les matières cellulosiques artificielles ont pu être liées à la déforestation de forêts anciennes et menacées. Les certifications FSC et PEFC ou encore les audits Canopystyle permettent de distinguer les approvisionnements de bois durablement gérés.

Le mode de transformation de la viscose nécessite l’usage de produits chimiques toxiques, pouvant impacter la santé humaine et l’environnement en l’absence de traitements rigoureux des émissions gazeuses et des eaux usées générées lors de sa production.

ZDHC, Zero Discharge of Hazardeous Chemicals, a d’ailleurs publié des lignes directrices** afin d’accompagner l’évolution des procédés de transformation des matières artificielles.

Ainsi, les solutions se multiplient afin de sécuriser les approvisionnements cellulosiques pour lutter contre la déforestation, et garantir une gestion de la chimie maximisée grâce à des procédés à impact réduit. 

Virtuous viscose

Vers quelles options vertueuses se tourner ?

La viscose Ecovero™ provient d’approvisionnements issus de forêts durablement gérées, certifiées FSC. La transformation est optimisée : l’utilisation d’eau et les émissions de CO₂ sont réduites de moitié par rapport à une viscose conventionnelle. 

Cellulose materials

Liva reviva™ est une fibre de viscose obtenue à partir de 30 % de déchets textiles recyclés, associés à 70 % de pulpe de bois certifiée FSC. 

L’acétate Naia™ est issue de forêts de pins et d’eucalyptus durablement gérées. Elle est produite en boucle fermée avec réutilisation des solvants, selon des procédés de transformation répondant au contrôle des substances chimiques de ZDHC. Elle est testée et certifiée pour sa biodégradabilité dans le sol ou l’eau douce, et pour sa compostabilité en milieu industriel.  

Le Lyocell Birla Excel™ est développé en boucle fermée, avec une réutilisation de 99 % des solvants employés. La traçabilité de la cellulose de bois utilisée, non liée à la déforestation, peut être renforcée par le programme Green Track™, en incorporant des marqueurs additifs au cœur de la fibre.

Ecocell™ est un Lyocell issu de cellulose de bois durablement géré, produit en boucle fermée. Lorsqu’il est mélangé avec du coton Pima, il permet d’obtenir des fibres fines et longues garantissant sa longévité.

Textile waste
Washi Japanese paper

Smartcel est une fibre Lyocell enrichie d’un oxyde de zinc pharmaceutique aux effets nourrissants sur la peau, qui protège aussi des UVA et UVB. Il est développé en boucle fermée et sa biodégradabilité est certifiée.

Afin de se diversifier, les matières artificielles font aussi appel à d’autres ressources. C’est le cas de SeaCell™, une fibre artificielle à base d’algues et de pulpe de bois durablement géré, réalisée selon un procédé de transformation à impact chimique réduit. Autre option : le Kamito, qui est développé à partir de Washi, un papier japonais traditionnel. Il est fabriqué à partir de bois durablement géré ou d’abaca biologique, appelé également chanvre de manille.

*Source Textile Exchange Materials Market Report 2023
**ZDHC Man-Made Cellulosic Fibers (MMCF) Guidelines 1.0

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