Preview éco-innovation PE 26 : Les déchets de production, une ressource prometteuse Le - Printemps-Été 26 - Première Vision Paris
Qu’il s’agisse de la provenance des matières premières et des ressources qu’elles mobilisent, ou de la gestion de la fin de vie des produits, adopter une approche durable tout au long du cycle de vie des matériaux, depuis leur origine jusqu’à leur disparition, constitue un enjeu majeur pour l’industrie de la mode. Alors que l’Union européenne s’apprête à instaurer une série de réglementations visant à encadrer l’éco-conception, avec une attention portée sur la durabilité, le contenu recyclé et la recyclabilité, des alternatives innovantes et responsables émergent intégrant la circularité dans la conception.
Une des pistes prometteuses au cœur de cette démarche consiste à concevoir à partir de déchets, une option permettant d’éviter le recours aux ressources vierges, notamment fossiles, et de limiter l’utilisation des terres cultivables.
Co-produits de l’industries agro-alimentaire
Textiles, faux cuirs, accessoires ou encore pigments et teintures, sont ainsi aujourd’hui développés à partir de déchets, provenant soit l’industrie agro-alimentaire, soit, pour un recyclage en boucle fermée, de déchets textiles pré ou post-consommation.
En alternative aux cuirs ou cuirs synthétiques, la société PEELSPHERE® propose des matériaux circulaires fabriqués à partir de restes de fruits, grâce à une ingénierie avancée des matériaux. Parmi les propositions, un matériau développé à partir de déchets de bananes, ou encore un simili cuir réalisé à partir de restes de café provenant de Starbucks.
Des restes de l’industrie du jus d’agrumes, réduits en poudre et incorporés à la production de cellulose, seront associés à une viscose LENZING™ECOVERO chez Brito Knitting. Chez Lurdes Sampaïo, ce sont les co-produits de l’industrie laitière que l’on retrouvera en mélanges dans certaines compositions.
Toujours à partir de co-produits de l’industrie agro-alimentaire, des teintures végétales à base d’extraits de riz, d’oignions, d’olives, ou encore de vin, pouvant être appliquées sur des matières synthétiques, sont proposées chez Shibaya sur des 100% nylon recyclés. Un autre pigment BioBlack TX, lui aussi issu de déchets de bois certifiés FSC dont la traçabilité est assurée pendant la fabrication et la distribution, se décline en encre d’impression noire et en teintures.
Un objectif pour la filière : le recyclage de textile à textile
Si les déchets représentent de nouvelles ressources à exploiter, l’un des principaux défis de l’industrie de la mode est le recyclage en circuit fermé. Actuellement, le recyclage textile à textile ne représente qu’environ 1 % de la production mondiale, un chiffre que les innovations et la recherche visent à faire croître.
Parmi les options actuelles, de nouvelles fibres artificielles cellulosiques issues du recyclage chimique des déchets de coton, telles que Circulose® ou Nucycl®, sont entièrement dérivées de cotons pré- ou post-consommation, sans ajout de pulpe de bois. La fibre Relino est quant à elle obtenue par le recyclage des fils ou déchets de production de lin, afin de produire une viscose grâce ici encore, à un procédé chimique.
Concernant les fibres synthétiques, Tex2Tex™ recycle le polyester textile en circuit fermé par un procédé thermomécanique. Une avancée prometteuse, sachant que la majorité des polyesters recyclés proviennent actuellement de bouteilles en PET, alors que le polyester textile est la fibre la plus produite au monde, générant d’importants volumes de déchets.
Enfin, de belles perspectives s’ouvrent également du côté du recyclage du coton, dont le défi réside dans le maintien de qualité de la fibre lors du recyclage mécanique. Dans le cas du coton recyclé Säntis, un recyclage mécanique doux permet aujourd’hui d’améliorer la qualité et la longueur des fibres recyclées obtenues.
Des innovations à découvrir sur le Salon Première Visio Paris, du 11 au 13 février 2025, dans l’espace éco-innovation du Forum Sourcing Solutions.