Les 29 et 30 mars prochains au Carreau du Temple à Paris, la nouvelle édition du salon Made in France Première Vision introduira un nouveau secteur pour répondre à un enjeu de plus en plus central pour la filière mode française : la relocalisation.

Baptisé « Aide à la relocalisation », ce secteur inédit accueillera pour son lancement 5 exposants engagés sur le sujet. Organismes de conseil, bureaux d’étude, plateformes d’innovation et de mise en relation, tous seront présents pour accompagner les marques dans leurs projets de relocalisation de leur production sur le territoire.

La « Nouvelle Façon de Faire » du textile made in France

Façon de Faire, c’est le groupement des acteurs des secteurs du textile et de l’habillement engagés au service d’un Made in France durable et responsable.

Grâce à leur plateforme de mise en relation entre les marques et les fabricants français et à leur service d’accompagnement sur-mesure, Façon de Faire rend possibles tous les projets mode-textile Made in France. Le collectif s’investit dans la réindustrialisation, en participant à un mouvement de fond pour une filière textile-mode locale et durable.

Façon de Faire, c’est un peu comme le « plus grand atelier de France » grâce à la puissance collective de ses adhérents : près de 6000 personnes sur tout le territoire national, des capacités de production de grande ampleur et des savoir-faire très diversifiés et complémentaires sur toute la chaîne de valeur qui permettent de fabriquer : vêtements de sport et de prêt-à-porter (homme, femme, enfant, bébé), lingerie, balnéaire, vêtements professionnels, accessoires textiles, linge de maison, literie, équipements techniques….

C’est également l’un des membres fondateurs du Collectif Tricolor qui agit en faveur de la relocalisation de la filière lainière française et de l’initiative LINpossible qui agit sur la filière du lin.

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Rencontre avec Martin Breuvart, Président de Façon de Faire

Première Vision : Peut-on dire qu’il existe depuis la crise Covid un mouvement de relocalisation de grande ampleur en France ? Comment l’expliquer ?

MARTIN BREUVART : « La crise du COVID a pu mettre en exergue 4 impérieuses nécessités pour initier un changement global :

La nécessité du Circuit court : les pays durement touchés par la pandémie ont pu prendre conscience de nombreuses ruptures de produits essentiels sur lesquels nous sommes dépendants (céréales, nourritures, biens manufacturés…) et pour la France en particulier, le textile, avec les masques et les blouses. Pour ces 2 derniers, ce n’est pas surprenant, l’industrie textile ayant été la première à être délocalisée.

La nécessité des Liens sociaux : chacun chez soi, confinés, tracés, divisés… nous avons pu reprendre conscience de l’importance de l’unité et des liens sociaux pour notre épanouissement et notre bien-être.

La nécessité du Sens : nous avons été touchés dans notre fragilité et notre désir d’être utiles s’est imposé. Le besoin de vivre le moment présent, de construire et d’imaginer un futur différent s’est imposé.

La nécessité de soigner notre environnement : ironie du sort, pendant que l’Homme se “mettait en pause », la nature reprenait rapidement ses droits et avec pour conséquence, une baisse globale du CO2 de 7% en 2020 pendant la pandémie.

Ces 4 points sont les forces intrinsèques d’une nouvelle manière de produire : fabriquer local, durable et responsable. Depuis la crise COVID, une majorité de français souhaitent acheter local et plus vert. C’est une victoire, mais hélas cela ne se remarque pas encore dans les chiffres puisque seulement 3% de la quantité de nos achats textile sont fabriqués en France ! Les voies d’amélioration sont immenses mais la relocalisation relève du devoir commun. L’état mesure enfin l’urgence mais c’est encore trop timide, nous réussirons à inverser la tendance si les volontés s’élèvent partout : consommateurs, enseignes, marques, entreprises et pouvoirs publics doivent être alignés et s’engager. »

PV : Au-delà de l’envie, les capacités de production textile de l’hexagone sont-elles aptes à suivre la demande croissante de relocalisation ?

MARTIN BREUVART : « Souvenons-nous, le collectif Façon de Faire est né lors de la crise du COVID pour satisfaire le besoin immense et soudain de la fabrication des masques et blouses. La difficulté n’est pas tant de trouver les capacités qui sont présentes et en phase avec les demandes mais plutôt de savoir comment trouver les bons acteurs performants et agiles capables d’avancer en collectif. Ceci est d’autant plus difficile que la chaîne de valeur au sein de notre filière est éclatée sur tout le territoire

Nous, entreprises de la filière textile, sommes prêts à embaucher, former et investir. Nous le faisons grâce aux engagements de nos clients qui nous procurent de la visibilité. Beaucoup d’entre nous innovent, investissent pour fabriquer mieux et proposer de nouveaux process industriels intégrés à l’économie circulaire tout en travaillant en local dans une approche sociale et solidaire. Chaque jour, de nouveaux adhérents rejoignent notre collectif engagé du Fabriqué en France, durable et responsable au service d’une relocalisation pérenne de la filière et une réindustrialisation performante, intégrée à l’économie circulaire. 

Nous avons plus que jamais besoin de plus de soutien et de davantage de transparence pour valoriser véritablement tous les atouts de la fabrication sur nos territoires pour que l’Etat, les marques, les enseignes et les consommateurs puissent s’engager à acheter local. L’affichage environnemental et la traçabilité des produits doivent permettre à tout à chacun de comprendre les bénéfices d’un achat local pour l’environnement d’une part mais également pour créer des emplois et pour préserver notre modèle social. »

PV : Comment Façon de Faire participe à ce mouvement de réindustrialisation du territoire ?

MARTIN BREUVART : « Façon de Faire rend possible tous les projets textile-mode-habillement Made in France. Nous démontrons que, collectivement et avec une bonne gestion de projets, nous réussissons à accélérer la relocalisation. Que ce soit pour des projets de relocalisation, des projets de création, des commandes spécifiques, des projets d’envergure, … nous mettons en place l’accompagnement adapté pour que le projet se concrétise. Via notre plateforme de mise en relation ou notre service d’accompagnement sur-mesure, nous facilitons, coordonnons et trouvons les bonnes solutions pour répondre à l’expression de besoins des clients.

Nous incarnons la « Nouvelle Façon de Faire » du textile Made in France.  Et la nouvelle Façon de Faire, c’est s’appuyer sur cette force collective pour additionner nos savoir-faire, démultiplier les capacités de production, s’entraider et répondre ensemble aux enjeux de transformation et d’innovation. Façon de Faire, c’est l’Equipe de France du textile avec des membres tous engagés pour promouvoir une industrie performante, durable, responsable et créatrice d’emplois. »

Vous souhaitez en savoir plus sur le nouveau secteur « Aide à la relocalisation » ? Consultez l’offre détaillée du salon et rendez-vous sur la Marketplace Première Vision pour découvrir la liste complète des exposants de cette nouvelle édition.

Et pour rencontrer vos futurs partenaires parmi les meilleurs fabricants et confectionneurs de l’hexagone, rendez-vous les 29 & 30 mars sur le salon Made in France Première Vision au Carreau du Temple à Paris !