Smart Key : Comment l’accélération de la fashion-tech répond-elle aux objectifs d’éco-responsabilité ? Le - Première Vision Paris - Denim Première Vision - Première Vision New York
Les dernières années nous ont plongé dans une ère hyperconnectée. Accompagnant cette transformation des modes de vie, la digitalisation de l’industrie de la mode s’est accélérée de manière fulgurante. De la croissance soutenue de l’e-commerce jusqu’à l’arrivée du métaverse comme nouveau relai d’attractivité pour les marques, la tech s’est infiltrée dans tous segments d’activité, au point que l’on a vu naître le terme de « fashion-tech ». En amont, face à l’évolution constante de la demande, aux interruptions d’approvisionnement et de production, des technologies porteuses d’adaptation aux crises, déclarent également pouvoir répondre aux objectifs environnementaux.
Entre dernière hype marketing et réels bénéfices, quels sont les leviers technologiques déployables pour garantir des performances environnementales dans un contexte toujours plus versatile ?
Smart Key #1 : Mieux analyser pour affiner les cadrages
Avec une saisonnalité bousculée par un cadencement de collections de plus en plus dédié aux micro-tendances, certaines marquent peinent à répondre avec exactitude aux besoins des consommateurs.
Le décalage entre le produit proposé et la demande entraine des invendus au lourd impact écologique. Les services technologiques peuvent accompagner une meilleure adaptation de l’offre afin de gagner en performance et rentabilité, pour produire moins et mieux.
L’Intelligence Artificielle et le Machine Learning permettent de suggérer des décisions commerciales. Basé sur le Big Data, Livetrend collecte une immensité de données et images du e-commerce, afin d’identifier signaux faibles et signaux forts, traduits par leurs experts datas en tendances ou vieille concurrentielle pour les marques.
Smart Key #2 : Mieux concevoir pour minimiser les impacts en amont
Les scans et logiciels de conception 3D apportent de nombreux atouts lors de la conception d’une collection. Le scan Vizoo capture les caractères physiques d’une surface et modélise les matières dans leurs moindres détails : tombé, armure, texture, rendu. Les bibliothèques de matériaux ainsi constituées offrent une représentation fiable du résultat final.
Étape suivante, le patronage 3D via des logiciels comme Clo 3D, Browzwear, Style 3D, permettent aux designers de voir leurs idées prendre forme en volume sur écran grâce à l’agilité de modélistes rompus aux technologies 3D.
Véritables outils de co-constructions, ils facilitent aussi les prises de décisions lors des sessions de sélection et d’achat avec une visualisation ultra-réaliste des futurs produits. De plus la justesse de rendu, reflète en version digitale un éventuel défaut de volume à corriger, et fait économiser de nombreux prototypes.
Ainsi la performance environnementale se voit améliorée avec la réduction des emplois matières liés et des multiples envois pour validation. Combiné à la pré-commande, cette réduction des temps de développement en 3D, permet aux marques d’assurer un volume de production au plus juste, tout en livrant aux consommateurs leurs produits plus tôt qu’avec des systèmes de pré-commande classiques.
Smart Key #3 : Mieux tracer sa chaîne de valeur pour réduire les risques
La traçabilité est socle indispensable pour toute démarche d’amélioration continue. Les plateformes digitales offrent la possibilité d’une collecte de données en ligne concernant les informations d’origine, compositions, eau et énergie consommés, ou encore les audits sociaux, pour déceler et maitriser tout risque sur les chaînes de valeur.
Cette consolidation est renforcée avec la sécurisation blockchain, créant un registre numérique infalsifiable, comme le propose les SaaS (Software as a Service) Retraced, Crystalchain ou Fairly Made.
Autre volet innovation, les marqueurs physiques insérés aux fibres permettent d’authentifier un approvisionnement biologique ou recyclé par exemple.
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Smart Key #4 : Mieux produire pour associer agilité et efficience
Inspiré par les systèmes de management Lean visant zéro pertes, l’automatisation des étapes de confection couplée à une gestion de stocks raisonnés assurent l’efficience de services de production à la demande. Une démarche permettant d’échapper aux surstocks et garantir un bénéfice à la fois économique et écologique.
Tekyn est le fer de lance de cette approche avec un système en flux tendus, basé sur la demande du consommateur en fonction des ventes réelles. Dans un premier temps les marques développent leurs collections sur la plateforme Tekyn et déterminent les 1ers volumes de production de chaque référence. Ces premiers stocks vont permettre d’identifier l’accueil en magasin, et définir les tendances de vente de chaque modèle, coloris ou taille.
Ensuite le suivi des ventes est connecté aux ateliers de confection. A travers des technologiques robotiques, les sites de préproduction de Tekyn réalisent des kits produits découpés au laser pour être ensuite livrés aux façonniers pour le montage.
Le système fonctionne en circuit court pour garantir une extrême réactivité, et éviter les coûts et émissions de CO2 dues au transport.
Le réapprovisionnement est calibré au plus juste, selon les ventes précédentes. Les confectionneurs conservent ainsi une garantie de volumes de production, avec une réservation de capacité de production dédiés à une multiplicité de petits lots. Une interconnexion machines et humains au service de la diminution des impacts environnementaux.
Tout comme l’IA peut être un outil puissant d’accompagnement dans nos vies quotidiennes, les technologies au service de la mode d’une industrie 4.0 posent la même problématique : pour quel dessein ? Si elles ont le pouvoir d’accélérer la transformation d’un modèle, elles peuvent aussi en l’absence de stratégie responsable, ne venir qu’aggraver la frénésie d’accélération des rythmes d’offre, de production et consommation.