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Smart Key : Les dessous du coton


Perçons les secrets des matières éco-responsables avec les Smart Keys. Au cœur des questionnements autour de l’éco-conception, les Smart Keys s’intéressent à l’analyse des solutions disponibles pour vous accompagner dans un sourcing matière toujours plus éclairé. Aujourd’hui, découvrons ensemble les dessous du coton. Denim, popeline, voile, jersey, velours, le coton se prête à de multiples constructions et peuple nos vestiaires. Première fibre naturelle au monde avec 23 % de la production, le coton traverse les époques et suit les évolutions de la mode.

Sur le devant de la scène dès l’avènement des questionnements sociaux et environnementaux, qu’en est-il réellement de ses impacts et des opportunités offertes aujourd’hui avec le développement de produits cotons éco et sociaux responsables ?


Culture du coton : 3 challenges majeurs

La culture du coton fait face à plusieurs défis considérables. Travail forcé et infantile, irrigation, pesticides et intrants chimiques figurent parmi les questionnements essentiels liés au coton.

Conditions de travail

La culture du coton porte un lourd historique associé au travail forcé et travail des enfants. L’Ouzbékistan, le Turkménistan et la province de Xinjiang en Chine restent particulièrement des zones à risques. Des progrès en matière de droits fondamentaux peuvent poindre dans certains pays, cependant la nature du travail forcé est multiple. Si le travail des enfants n’est plus un problème systémique, des avancées notables sont attendues afin de répondre aux dettes héréditaires, travail coercitif imposé par les gouvernements et recrutements trompeurs.

Gestion de l’eau

Le coton est très consommateur d’eau à certaines périodes de son développement, sa sensibilité au stress hydrique varie selon le stade de croissance. Les premières semaines de sa floraison sont un moment capital où il faut veiller à la régularité des apports en eau.

L’irrigation offre des garanties contre les mauvaises performances des cultures et peut prévenir le risque encouru suite à des précipitations insuffisantes. Elle présente des avantages économiques pour le producteur en protégeant, stabilisant et augmentant le rendement et accompagne également le traitement chimique des plantations.

La sur-irrigation est donc fréquemment répandue en agriculture conventionnelle. C’est un facteur majeur de lessivage de l’eau, des nutriments et des produits chimiques employés pour les cultures.


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Utilisation de produits phytosanitaires de synthèse

Les substances employées afin de favoriser et de protéger la culture du coton sont lourdes de conséquences. Les pesticides sont encore souvent vaporisés sans masque ou vêtement de protection et leur toxicité entraine des conséquences graves sur la santé des ouvriers.

L’épendage des intrants accompagnés d’une irrigation excessive entraine un ruissellement des champs et transporte pesticides, herbicides et engrais toxiques, venant polluer les plans d’eau environnants et affecter la santé des systèmes aquatiques et des individus.


Comment faire face à ces problématiques ? La réponse en 3 Smart Keys.


Smart Key #1 : S’engager vers de meilleures pratiques

De multiples approches tendent à établir de nouveaux standards pour la culture du coton.

Si les initiatives CMIA (Cotton Made in Africa), FairTrade, Cleaner Cotton, ABR (Algodao Brasileiro Responsavel), BCI (Better cotton Initiative) convergent dans ce sens, elles établissent des cahiers des charges variant en termes d’objectifs environnementaux et de conditions de travail.

Il sera donc nécessaire de regarder dans le détail les différents critères :

  • Système de traçabilité : certains adoptent la balance de masse avec des cotons labellisés pouvant être mélangés à des cotons conventionnels lors de leurs traitements, et d’autres labellisations assurent une chaine de traçabilité complète.
  • Empreinte aquatique : l’origine et la gestion des ressources aquatiques peuvent être diverses : apport pluvial, ou mix d’irrigation. La gestion de l’humidité du sol et de pratiques d’irrigation ciblées permettent une utilisation durable de l’eau.
  • L’emploi de semences génétiquement modifiées ou non
  • L’utilisation de pesticides, fertilisants de synthèse : garantie de l’absence d’utilisation de substances chimiques à risque
  • Gestion de la santé des sols : compost, rotation des plantations, cultures de couverture.
  • Principes de soutien de la biodiversité : restauration des zones dégradées, augmentation des insectes utiles et protection des zones riveraines.
  • Cadre social : respect des conventions de l’Organisation Internationale du Travail, amélioration des conditions de vie, rémunérations décentes et formations.

Smart Key #2 : Encourager les pratiques restauratives

Le coton biologique

Coton vertueux par excellence, le coton biologique offre des garanties environnementales en favorisant la santé et la fertilité des sols au travers de la rotation des cultures, de l’absence de traitements pesticides, insecticides ou engrais de synthèse, et soutient la biodiversité. La richesse de la matière organique des sols permet également une meilleure rétention de l’eau.

Ce type de culture apporte des bénéfices importants pour la santé humaine également, présentant une alternative saine à la dangerosité des traitements classiques.

À la faveur de l’engagement des marques vers un sourcing responsable, le coton biologique connait un tel essort que la demande supplante l’offre. De nombreux pays tels que l’Inde, le Pakistan, la Turquie, la Grèce ont engagés d’importants programmes de conversion afin de proposer de plus grands volumes de production biologique.

Certifications

  • OCS (Organic Cotton Standard) assure de la présence et de la quantité de matière biologique dans une étoffe.
  • GOTS (Global Organic Textile Standard) est la certification biologique la plus exigeante et fixe un cahier des charges pour l’ensemble du développement produit de la fibre à la confection, sur des critères environnementaux et sociaux.

L’agriculture régénérative

Approche plus holistique, l’agriculture régénérative se concentre davantage sur un système de principes, plutôt que sur des pratiques fixes. Les démarches mises en place visent à une amélioration de la qualité et de la santé des écosystèmes en général, que ce soit le sol, l’eau, les cultures, les animaux et humains. Les bonnes pratiques s’adaptent selon les territoires afin de répondre au plus juste selon les variabilités de climat et de la dynamique animale et écologique.

Certification

Regenerative Organic Certified atteste les produits répondant aux trois piliers du label : pratiques biologiques, bien-traitance animale, et conditions équitables pour les agriculteurs et ouvriers

Smart Key #3 : Ne pas produire de coton !

Concevoir pour la circularité

Afin de permettre l’amplification de la circularité des matières, il est primordial de concevoir les tissus pour qu’ils puissent être revalorisés. Il faudra tendre vers une composition mono-matière, et lors d’un mix matières limiter à 5 % l’emploi d’élasthanne, ou utiliser au maximum 15 % de lin ou laine en mélange. L’ennoblissement peut également complexifier le recyclage, l’idéal est de s’abstenir de traitements anti-froissage ou enductions afin de favoriser la nouvelle de vie du coton dans un process de recyclage mécanique.

Le recyclage mécanique

Le coton recyclé est disponible à échelle industrielle grâce au recyclage mécanique. Les technologies ne cessent d’évoluer et les filières de collecte et transformation se structurent. Désormais les compositions peuvent afficher jusqu’à 60% de coton recyclé et les techniques visent des cotons 100 % recyclés d’ici 5 ans.

Le recyclage chimique

Des innovations se déploient également au travers du recyclage chimique et ouvrent le panel de matières recyclables. Ces technologies permettent une plus grande souplesse quant à la composition initiale de la matière, car il est ici nécessaire d’avoir au minimum 80 % de coton dans l’étoffe à recycler. Les start-ups Evrnu, Infinited Fibers ou Renewcell proposent ces nouvelles générations de cellulosiques aussi performants qu’agréables à porter.

Certifications

  • RCS (Recycled Claimed Standard) atteste de 5 % minimum de matière recyclée sur tout le cycle du développement produit
  • GRS (Global Recycled Standard) garantit la présence de 20 % minimum de matière recyclée, encadre la gestion des intrants chimiques et établit des critères environnementaux et sociaux tout au long de la chaine de valeurs


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