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Smart Key : Management environnemental, l’accélérateur du virage responsable de la filière cuir


Les attentes des consommateurs d’articles en cuir concernant la responsabilité et la transparence des approvisionnements et productions n’ont cessé de grandir ces dernières années. Une exigence renforcée par un cadre législatif visant à endiguer les pressions sur l’environnement dues à la pollution, à l’utilisation inefficace des ressources, à la gestion inappropriée des déchets, générant changement climatique, dégradation des écosystèmes et perte de biodiversité.

À ces égards, comment le management environnemental se révèle-t-il le levier le plus prometteur pour l’industrie du cuir ?


Une mission de fond

Les systèmes de management environnemental ont pour objectif de fixer un cadre afin d’adresser les problématiques environnementales, tout en incluant les besoins socio-économiques. Les exigences sont placées sur l’ensemble des étapes de traitement et visent à :

  • Éliminer ou atténuer des impacts environnementaux, et ainsi renforcer la performance environnementale
  • Renforcer le respect des obligations de conformité
  • Maitriser la conception, fabrication, distribution, et influencer les usages, en adoptant une perspective de cycle de vie globale, afin d’éviter que des impacts environnementaux ne se reportent involontairement d’une étape à l’autre.
  • Assurer un équilibre financier et opérationnel, à travers la mise en œuvre d’alternatives qui renforcent la position de l’entreprise sur le marché, grâce à ses initiatives vertueuses
  • Accompagner la communication des données environnementales

Pourquoi est-ce un incontournable pour la transition éco-responsable du cuir ?

Là où le textile peut s’appuyer sur une diversité de ressources pour développer des étoffes, le cuir repose sur une peau animale. Si certaines pratiques comme l’élevage bovin dans le cadre d’une agriculture régénératrice, où le pâturage raisonné pourront apporter un bénéfice pour les sols, reste que les solutions pour minimiser les impacts de la filière se concentrent sur les étapes de transformation de la peau en cuir.

Les procédés de travail de rivière, tannage, retannage, finissage requièrent un volume d’eau, de substances chimiques et d’énergie qu’il est possible de contrôler au mieux pour atteindre les objectifs environnementaux escomptés.

Une gestion environnementale adaptée aux étapes de transformation se traduira par une optimisation des ressources (peaux, produits chimiques, eau, énergie), une diminution et une gestion efficiente des émissions générées durant les procédés de production (qu’elles soient à l’état gazeux, solides, ou liquides), et par la qualité et la longévité du produit obtenu.


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Les clés

Le système de management environnemental a pour but d’améliorer la qualité des process et produits, en réduisant les défaillances, en améliorant l’efficience, en résolvant les problèmes et en adressant les risques par anticipation. Il s’entend au travers d’un processus de cycle d’amélioration continue en 4 temps, résumé en PDCA « Plan-Do-Check-Act ».

  • Planifier, en établissant les objectifs et procédés liés pour les atteindre
  • Réaliser, en mettant en œuvre les cadres définis
  • Vérifier, en s’assurant du monitoring des actions mises en place
  • Agir, en apportant les actions correctives nécessaires à la suite du diagnostic précédent

Les certifications et audits

L’ISO 14001 est un fondement, et plusieurs audits et certifications font figure de référence dans l’industrie du cuir pour attester de la mise en place de systèmes de management environnemental, telles que EMAS (Eco Management Audit Scheme), LWG (Leather Working Group), CSCB (Brazilian Leather Certification for Sustainability), Ecopelle délivré par l’ICEC (Italian Institute of Quality Certification for the Leather Sector), ou Oekotex Step (Sustainable Textile and leather Production).

Toutes s’accordent sur ces indicateurs :

  • Gestion des produits chimiques – Procédures, tests, et suivis relatifs aux substances chimiques et métaux lourds réglementés, jusqu’à une formalisation proactive d’une liste d’intrants exclus
  • Consommation d’énergie – Évaluation de l’énergie par unité de production et utilisation d’énergie renouvelable
  • Utilisation de l’eau – Contrôle de la consommation d’eau
  • Traitement des effluents – Procédés de traitement des eaux usées
  • Émissions atmosphériques et sonores – Inventaire des émissions et dispositifs pour les limiter ou les réduire
  • Gestions des déchets solides – Systèmes de gestion des déchets, mise en place d’un registre de déchets dangereux et suivi de leur élimination
  • Santé et sécurité au travail – Diagnostic des risques liés aux produits chimiques utilisés, mesures de protection et prévention
  • Gestion des opérations – Contrôle des procédés de fabrication et bonnes pratiques mises en place

LWG, CSCB et ICEC assurent également l’origine des peaux brutes.

Si la filière a pris à bras le corps la transformation de ses process de tannage avec une innovation tant en termes de machines, procédés et agents tannants, certains défis demeurent tels que l’optimisation en amont du travail de rivière. Les solutions alternatives au salage des peaux sont à développer. Les résidus salins sont difficilement éliminés dans les systèmes de traitement d’effluents conventionnels, et leur incidence est notable car un excès de salinité peut dérégler l’équilibre biologique des écosystèmes.

Sources:

  • United Nations Industrial Development Organization, The framework for sustainable leather manufacture, 2019
  • ISO 14001 :2015 – Systèmes de management environnemental – Exigences et lignes directrices
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