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Smart Key : Vers un packaging toujours plus éco-responsable


Perçons les secrets des matières éco-responsables avec les Smart Keys. Au cœur des questionnements autour de l’écoconception, les Smart Keys s’intéressent à l’analyse des solutions disponibles pour vous accompagner dans un sourcing matière toujours plus éclairé. Aujourd’hui, tour d’horizon de l’emballage.


 

Packaging éco-responsable : comment emballer les vêtements sans déshabiller l’environnement ?

Fonctionnel ou identitaire, le packaging remplit différentes missions d’accompagnement du parcours d’un produit. Polybag, dust bag, papier de soie, boîte logotypée, sac à l’effigie de la marque ou colis pour le e-commerce… De multiples couches de matières vont envelopper un article jusqu’à ce qu’il soit porté.

Polybag, invisible et omniprésent

Emballage discret par excellence, ce sachet fait dans la majorité des cas en PEBD, polyéthylène basse densité, à l’avantage d’être souple, transparent, léger, étanche, et de ne pas se déchirer. Des atouts expliquant une production estimée à 180 milliards de polybags chaque année pour l’industrie de la mode, dont seulement 15% sont recyclés.

S’il pourrait être tentant de penser que le problème peut se résoudre à la source en éliminant tout simplement les polybags, son usage est multiple.

Il facilite l’identification des produits en entrepôts ou stocks magasins, et répond à un réel besoin de protection des articles, il les isole de l’humidité, évite le froissage et le frottement pouvant générer transfert de couleurs et boulochage. S’en passer c’est aussi prendre le risque d’abimer un vêtement qui non conforme à la vente sera une perte bien plus significative en termes d’impacts environnementaux et économiques.

E-commerce, l’envolée d’emballages

Qu’ils soient en cartons ou plastique, le recours fréquent au e-commerce a engendré une augmentation des packagings destinés aux envois. Une trajectoire amenée à grandir de 10% supplémentaire chaque année d’ici 2024, faisant de la mode le 1er secteur de la vente en ligne à l’échelle mondiale.

Les cartons sont souvent inadaptés à la taille de leurs contenus mais fréquemment recyclés, là où les pochettes en plastiques opaques s’adaptent davantage au volume des vêtements et permettent une optimisation du transport, mais sont elles aussi en PEBD, encore peu recyclé à grande échelle.

Packaging écologique, le défi de l’éco-conception

Décortiqué dans les moindres aspects de son cycle de vie, afin de trouver les leviers d’amélioration, des innovations prometteuses peuvent émerger.

Cependant elles devront s’accompagner d’une évolution des comportements, et des systèmes de traitement en fin de vie, afin de pouvoir tenir leurs promesses. Deux cas font école, sur des solutions qui sont encore des éco-succès en demi-teinte, le tote bag et les plastiques biosourcés.

Le tote bag, une solution proche du débordement

Vanté comme alternative vertueuse aux sacs plastiques, cette pochette de coton permet au passage de mixer à la fois l’usage d’un sac shopping, et d’être exhibé comme sac à main ensuite pour assoir une appartenance à une marque.

Une caractéristique qui fait qu’il s’apparente désormais à une ligne de produits dérivés au service de l’expérience client plutôt qu’à du packaging fonctionnel. Il est devenu victime d’un effet rebond, comme le plastique à son heure de gloire, avec la surconsommation qu’il a entrainée.

La volumétrie des sacs shopping n’a pas diminué avec l’avènement de son équivalent réutilisable en coton, et aujourd’hui les totes bags s’accumulent au fond d’un placard, ou viennent remplir les bennes de recyclage textile. Sérigraphié la majeure partie du temps, selon la technique employée, encre à l’eau ou résine synthétique, ce marquage peut freiner sa capacité de recyclage.


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Les bioplastiques, pas encore fantastiques

Pour se sevrer des ressources fossiles, les plastiques se tournent vers des composantes biosourcées avec des matériaux créés notamment à partir de fermentation de maïs, canne à sucre ou soja.

Peu recyclables à l’heure actuelle, certains peuvent avoir un débouché en fin de carrière de matériaux biodégradables ou compostables.

S’ils permettent de s’affranchir en partir de la pétrochimie, ils ne doivent pas donner l’impression que leur utilisation est sans incidence, d’autant qu’ils ne sont pas automatiquement biodégradables. Les matières doivent passer des tests et certifications permettant d’avancer ces qualités. Ces analyses permettent d’identifier dans quels milieux et conditions spécifiques ils pourront disparaitre.

La compostabilité, de plus en plus mentionnée, s’entend dans deux catégories, industrielle ou domestique. La version industrielle a l’avantage de pouvoir traiter des volumes importants, cependant les unités de collecte et traitement sont encore peu nombreuses, et ils finissent fréquemment enfouis ou incinérés. Certains emballages portent la mention compost domestique, plus rare, et nécessitent de respecter des bonnes pratiques de compostage. Mal gérées, ces alternatives peuvent générer elles aussi des micro-plastiques.


Si des bataillons de réglementations sur le packaging rentrent dans leurs phases d’application, d’ici une concrète diminution des impacts due à leur mise en place, comment être proactifs et quelles initiatives mettre en place ?


Smart key #1 – Tendre vers une juste mesure

Diminuer le recours aux polybags est une première. Supprimer les sachets des échantillons envoyés par les fournisseurs pour un simple contrôle qualité, et sur les grosses pièces sombres & solides, moins fragiles. Ensuite il est nécessaire d’optimiser les emballages en pliant au mieux les pièces afin réduire la taille du polybag, et d’adapter au mieux le volume et le remplissage des cartons d’envoi.

Les options de bon sens sont à explorer : repensés, plus compacts, avec des rubans en carton pour entourer les assortiments produits destinés aux magasins, ou une utilisation de sacs papiers pour remplacer une partie des polybags.

Côté cartons et papiers s’assurer de leur provenance de forets durablement gérées avec les certificats FSC et PEFC, qui se déclinent également pour attester de compositions mixtes, partiellement recyclées, ou dans leur intégralité.

Smart key #2 – Prolonger la durée de vie

Qu’il soit composé de la matière la plus responsable possible, un emballage, comme un vêtement, portera toujours un poids environnemental important s’il ne connait qu’une seule utilisation.

Apparues depuis quelques années, les solutions de packaging réutilisables comme Hipli, Repack, Opopop invitent le consommateur à renvoyer son emballage. Une fois le colis vidé, il suffit de le plier et le déposer dans une boîte aux lettres afin qu’il soit collecté, nettoyé et remis en état si nécessaire, puis remis en circulation pour un prochain envoi. Prolonger le cycle de vie de l’emballage permet une réduction significative des émissions comparées à un emballage voué à ne connaitre qu’un seul emploi. Même s’il effectue un trajet supplémentaire, son retour à vide lui permet de conserver ses avantages comparé à un emballage classique.

Smart key #3 – Insister sur leur circularité

Les cartons et papiers sont les packagings recyclables les plus employés, même si leur circularité n’est pas illimitée, il est estimé qu’en moyenne ils peuvent rentrer dans 5 boucles de recyclage.

Le recyclage du PEBD des polybags n’en est pas encore à ces seuils-là. Son recyclage est quasi uniquement issu de déchets de production, et peu développé. Les circuits de collecte et traitement diffèrent d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre.

Une situation qui tend à s’améliorer mais nécessite encore des investissements industriels et la participation des collectivités publiques.

Autre possibilité, l’optimisation des déchets d’industries connexes, comme les sous-produits agricoles pour développer des bio-plastiques ou de nouveaux papiers. Ils permettront ainsi de valoriser des résidus, pour éviter le recours le recours à des terres arables, pouvant entraîner une pression sur les surfaces cultivées.

Les emballages sont le miroir d’un problème systémique dans la mode, une utilisation intensive de ressources, pour une durée de vie particulièrement limitée dans leur cas. Tout choix porte ses zones d’impact, étudier les différentes solutions possibles permettra de choisir le meilleur compromis possible afin de d’allier praticité, identité, et écoresponsabilité.


Sources :

  • Point d’étape sur les projets de recherche et développement et les innovations – Citeo – Novembre 2020
  • Les polybags – Livre blanc – Fashion Green Hub – 2021
  • The drive toward sustainability in packaging— Beyond the quick wins – McKinsey Janvier 2020
  • The rise of reusable packaging april 2021 – Understanding the impact and mapping a path to scale – Fashion for good – Avril 2021
  • Compostage domestique et industriel des sacs plastiques et des sacs en papier – ADEME, OrgaNeo, RITTMO Agroenvironnement, Microhumus – Juin 2019

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